Carte de John Arrowsmith, « Map of North America. Drawn by J. Arrowsmith », (1857), indiquant la « plantation » revendiquée par la Compagnie de la Baie d’Hudson en vertu de la charte qui lui fut octroyée par le roi Charles II, telle qu’elle figure en vert (on apreçoit les autres territoires britanniques en rose — le Nord-Ouest et la péninsule du Labrador (et le Nunavut actuel) ainsi que la Colombie-Britannique et la côte pacifique — de même que les territoires appartenant à la Russie, en jaune). Source : Bibliothèque et Archives Canada, CARTO24287, Copyright: Expired = Domaine public.
Dans le cas de la colonie de la Rivière-Rouge, avoir un gouvernement propriétaire signifiait que les administrateurs de la Compagnie de la Baie d’Hudson [CBH], en qualité de « seigneurs et propriétaires véritables et absolus » de la plantation de la Terre de Rupert, étaient investis du pouvoir de gouverner cette plantation (en étant soumis à très peu de règles) — en vertu d’une (en anglais) Royal Charter octroyée par le roi de Grande-Bretagne in 1670.[i] Cette forme de gouvernement n’avait rien à voir avec le Parlement en Grande-Bretagne, ni ailleurs dans l’Empire. Elle n’avait pas non plus de lien avec le monarque au pouvoir : jusqu’au renouvellement de la charte (ce qui arrivait régulièrement), ni le monarque ni le parlement ne prêtaient guère attention aux gouvernant ou aux gouvernés de la Terre de Rupert.
En 1869, la CBH était un (en anglais) anachronisme politique, car elle était le dernier gouvernement propriétaire de l’Empire britannique.[ii]